• Marché de l’Art : une demande toujours plus forte malgré la crise

     

    Le marché de l’Art a connu une importante croissance au cours des 20 dernières années. C’est un marché mondial, à l’origine de manifestations culturelles et marchandes majeures et d’une demande toujours plus élevée. En 2019, pas moins de 300 foires d’art contemporain sont organisées dans le monde, contre seulement 68 en 2005.

    La crise sanitaire qui touche l’ensemble des secteurs depuis plus de 8 mois, bouleverse de manière inédite le marché de l’art, aussi bien les musées et centres d’art, que les galeries, marchands et maisons de vente. Néanmoins, certains chiffres et innovations font penser que le bilan n’est pas si catastrophique. Quel avenir pour le marché de l’art moderne et contemporain ?

     

    Digitalisation du marché de l’Art

     

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la demande n’a pas diminué pendant le confinement et les mois qui ont suivi. Elle a même augmenté, faisant apparaître de nouveaux collectionneurs et forçant les acteurs du marché à faire évoluer leurs pratiques, mais aussi a accélérer leur transition numérique. 

    L’Art apparaît encore un fois comme une valeur refuge de référence.

    Privées de leurs visiteurs, d’expositions et de foires, les institutions culturelles ont dû se tourner vers le digital et les réseaux sociaux. Ceux-ci sont apparus comme indispensables, aussi bien sur le plan de la diffusion de la culture que sur le plan économique. C’est grâce à ce tournant numérique intense que certaines institutions ont pu nous offrir de superbes évènements en ligne, tout en préservant une certaine visibilité et convivialité, comme Art Basel Hong Kong.

    La digitalisation du marché de l’art comporte de nombreux avantages grâce aux sites de ventes en ligne, aux portails des galeries, aux ventes aux enchères en ligne et aux réseaux sociaux. Cela a permis au marché d’être dynamique pendant cette période de crise, mais aussi d’élargir sa clientèle. Ceux qui avaient déjà l’habitude d’acheter en ligne, ont souvent amplifié leur consommation, mais le confinement a aussi poussé les plus réticents à dépasser leurs appréhensions. Le lien entre les différents acteurs de ce marché a donc toujours été préservé malgré la crise liée au COVID-19.

    Les maisons de vente et les foires ont ainsi massivement basculé leurs activités sur Internet pour maintenir un lien avec leurs collectionneurs. Pour certaines maison de vente, les résultats sont même plus que positifs avec des ventes online records.En 2019, le rapport Art Basel-UBS évaluait les transactions digitales à seulement 9 % des ventes mondiales. L’épidémie de COVID-19 a inversé les courbes en passant à 37% au premier semestre 2020. 

     

     

     

     

    Selon le dernier rapport sur le marché de l’art en ligne publié en juillet par Hiscox, les transactions digitales de Sotheby’s, Christie’s et Phillips ont généré 370 millions de dollars (313 millions d’euros) au premier semestre 2020, soit plus de cinq fois plus que pour la même période en 2019. Une maison de vente telle que Tajan a multiplié par 4 son nombre de clients par rapport à l’année précédente. Certains en ont même profité pour mettre au point de nouvelles pratiques et rendre l’expérience plus chaleureuse : images d’œuvres “in situ”, réalité augmentée, zoom ultra HD, vidéos, live, chats avec les spécialistes… Sotheby’s estime que 80 % de leurs ventes seront dématérialisées dans un avenir proche.

     

     

     

     

    Le numérique apparaît alors comme la solution évidente et inévitable en cette période de crise sanitaire. Il se révèle être un bon moyen de palier à l’absence d’échanges possibles entre collectionneurs et marchands. L’année 2021 nous dira si la tendance se confirme et si de nouvelles pratiques feront leur apparition. Les outils numériques pourront-ils néanmoins remplacer l’expérience réelle de la visite ? Que parvient-on réellement à ressentir à travers son écran ? Un besoin de rapport physique et direct pour mieux appréhender et apprécier l’Art demeure néanmoins. En témoigne une demande toujours plus forte des amateurs d’art de se rendre dans les lieux culturels à travers le monde et de remettre l’art, les œuvres et les artistes au cœur des préoccupations.